La 30e édition du festival Musica de Strasbourg s'ouvre demain et propose, quinze jours durant, d'entendre classiques de la modernité et créations musicales récentes. C'est ainsi qu'après l'ouverture en fanfare «sérielle», avec le monumental Moïse et Aaron de Schoenberg, œuvre emblématique de la musique contemporaine dans ce qu'elle peut avoir de plus aride et austère, le festival offrira nombre de spectacles mêlant musique, danse et vidéo, histoire de montrer que la création d'aujourd'hui s'est libérée du formalisme académique.
Apôtre. De The Artist, le film de Michel Hazanavicius en version ciné-concert, à la Face cachée de la Lune, recréation de l'album The Dark Side of the Moon de Pink Floyd, nombre de soirées donneront même l'impression au spectateur qu'il s'est trompé de festival. A moins que cette programmation soit le reflet de la figure tutélaire choisie pour cette édition, à savoir le compositeur américain John Cage.
On célèbre cette année le centième anniversaire de la naissance de celui qui disparut deux ans après une fameuse visite à Musica en 1990. En déclarant «Je n'ai rien à dire et je le dis», l'inventeur au XXe siècle de la musique aléatoire, l'apôtre du son pur et du hasard, ouvrait la voie à tous les possibles et surtout forçait à tout considérer avec le même intérêt. Les plus jeunes peuvent imaginer l'impact provoqué par John Cage sur la création artistique - et pas seuleme