En 2009, lorsqu'il publie son premier disque, Staff Benda Bilili n'imagine pas à quel point le titre Très très fort allait se révéler prophétique. Pour des musiciens des rues de Kinshasa, pour moitié handicapés, en chaise roulante, devenir le groupe africain le plus populaire hors d'Afrique, c'est en effet très, très fort. Musiciens de rue, les huit membres l'étaient à double titre : ils jouaient à l'air libre mais étaient aussi SDF. Avant de publier leur deuxième disque, Bouger le monde, leur monde à eux à sacrément bougé. «Aujourd'hui, témoigne Kabose, chanteur, nous avons chacun notre maison, notre moyen de transport, et nos enfants sont inscrits à l'école.»
«Satonge». Pour ce nouveau CD, le groupe et son label (Crammed Discs, de Bruxelles) ne se sont pas laissés enivrer par le succès : les 11 titres ont été enregistrés à Kinshasa, par le même producteur, le magique Vincent Kenis, sans invités internationaux qui, pourtant, ne se seraient pas fait prier. On y retrouve la combinaison maison de cinq guitares électriques et de percussions, des harmonies vocales à la fois spontanées et précises, le tout survolé par l'écho presque rockabilly du satonge, arc musical fait d'une boîte de lait concentré, d'un manche en bois et d'une corde de guitare. L'ambiance est survoltée, dansante et combative.
Si SBB s'inscrit, comme la plupart des musiques modernes de l'ancien Congo belge, dans la mouvance de la rumba, sa sonorité et