Personne ne connaît - encore - Yoann Lemoine. Mais cela n’empêche pas ce Lyonnais de 29 ans de donner ce soir un récital à guichets fermés, sous le pseudo de Woodkid, dans le cadre prestigieux du Grand Rex.
Un néophyte qui remplit les 2 700 fauteuils du plus grand cinéma d’Europe, là où tant d’homologues - après dix ans de carrière et quatre ou cinq albums se satisferaient de planter leur drapeau sur le toit de la Cigale ou du Bataclan, deux fois plus petits -, voilà qui édifie sur les mœurs d’un temps où Internet autorise ce type d’avènement, que d’aucuns jugeront intempestif.
A fortiori en précisant que Woodkid n'aura pas de premier disque à vendre avant, au mieux, fin janvier 2013 ; et que sa mise sur orbite parisienne - au tarif somme toute raisonnable de 27 à 60 euros -, présente une diaprure peu ordinaire, avec, hormis les musiciens habituels qui l'accompagnent (batteries, piano, machines), rien moins qu'un orchestre symphonique (22 cordes, 6 cuivres…), un light show «assez sophistiqué» et des vidéos spécifiquement conçues pour l'occasion.
Vocalise. «Woodkid a déjà rempli des salles comme le Paradiso à Amsterdam, ou le Bush Hall à Londres, restitue Pierre Le Ny, directeur du petit label Gum, où figure la pépite, qu'il manage. Nous avions une forte demande sur Paris. Comme le font beaucoup, il aurait été aisé de jouer dans une petite salle en laissant deux fois plus de monde à l'extérieur qu'à l'intérieur. Au lieu de quoi, nous avons