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Critique

«Education française», nouvelle école ?

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Une compilation, qui sort en novembre, manifeste le renouveau de la scène tricolore.
publié le 28 septembre 2012 à 20h47

«Il y a quelque chose… d'émergent». C'est dit avec précaution. Une qualification tâtonnante, qui résume le sentiment actuel de la sphère musicale hexagonale. «Nous tournons depuis un an et croisons de plus en plus de jeunes groupes français qui partagent les mêmes influences», glisse encore Santa, chanteuse peroxydée d'à peine 20 ans, issue de la bande niçoise Hyphen Hyphen. Elle ajoute, malicieuse : «Il y a une vague d'énergie en ce moment, mais qu'on ne comprendra que dans dix ou vingt ans.»

«Héritage». Compilée sous le sobriquet Education française, cette animation agite la France, de Reims à Bordeaux, de Rennes à Biarritz. A l'heure où Internet s'érige en scène exogène, le pays entier devient un terrain de jeu, heurté par les guitares et les synthés de sa jeunesse indé. A ces échos et rencontres numériques, parfois concrétisées en festival, il faut ajouter un timing presque impeccable où les premiers EPs de La Femme, Juveniles et Hyphen Hyphen se télescopent.

Il existerait donc une nouvelle scène française : c'est tout l'objet de cette Education, assemblée par JD Beauvallet, des Inrockuptibles, et Philippe Gandilhon, du label Columbia. Les groupes recensés«utilisent des synthés voire une boîte à rythme, remarque Marlon, cerveau de La Femme. Mais il y a quand même deux directions opposées. Ceux qui chantent en anglais ont tendance à être plus pop, plus electro aussi. Ceux qui chantent en fra