D'après la mythologie grecque, Dionysos était né de la cuisse de Jupiter. Le kuduro, lui, est né d'une autre partie de l'anatomie de… Jean-Claude Van Damme. L'electro-rap angolais, dans sa version dansée, trouve en effet son origine dans une scène «primitive» du désormais classique Kickboxer (1989). Appuyons sur rewind : dans un bar, quelque part en Thaïlande, JCVD, un brin éméché, est invité à danser par une accorte demoiselle. Démonstration de dandinement frimeur s'ensuit. Interrompue par un fourbe, qui, profitant de son ébriété, tombe sur le râble du héros. Il va vite comprendre son erreur : la danse se transforme en castagne, et devinez qui gagne…
Orbite. Au milieu des années 90, une musique techno minimale scandée en argot de Luanda envahit les discothèques de la capitale angolaise. Le chorégraphe Tony Amado, chargé de créer les mouvements qui vont avec, s'inspire des pas saccadés et des roulements de postérieur de Kickboxer, ainsi que d'un rituel de la région de Malanje. Reste à lui trouver un nom : ce sera kuduro, à savoir «cul dur», hommage au gladiateur callipyge de Berchem, banlieue de Bruxelles. Grâce à cette minute de cinéma, le kuduro est prêt à gagner la planète.
Quatre jours durant, le kuduro, élevé au rang de produit d'exportation de l'Angola (un de plus, après le pétrole et les diamants) investit la Grande Halle de la Villette, à Paris. Au menu : ateliers et démonstrations de danse, concerts, défilés de mode… Tout semble part