Pendant qu'Universal avale EMI, les labels indépendants s'interrogent sur leur présent, et plus encore sur la forme que prendra leur avenir. Dans cette tourmente créative, la maison Constellation fête ses quinze ans d'activité avec la discrète sérénité qu'elle cultive depuis ses débuts, en publiant 'Allelujah ! Don't Bend ! Ascend !, le nouvel album de Godspeed You ! Black Emperor sans en faire un événement, puis lors d'une série de concerts européens à venir à Berne, Paris, Munich, Vienne et Leipzig.
Vinyle. Constellation s'est lancé en mai 1997 «pour documenter la musique créée par une communauté très isolée à Montréal qui nous semblait artistiquement et éthiquement vitale», nous explique Ian Ilavsky, qui a confondé le label avec Don Wilkie. Ses modèles sont à l'époque Dischord, pilier de la scène de Washington, ou Touch & Go à Chicago. Des maisons indépendantes dans leur tête avant de l'être par leurs moyens.
Constellation produit donc local à de rares exceptions près (Vic Chesnutt, Carla Bozulich), ne signe pas de contrat avec ses artistes, vend du vinyle avant tout (35 à 50% des ventes selon les disques) et réinjecte ses moyens financiers et humains dans sa ville de Montréal.
Les belles pochettes cartonnées du label sont ainsi fabriquées par un artisan local. Efrim Menuck et Thierry Amar, de Godspeed, gèrent l’Hotel2Tango, un studio d’enregistrement installé dans le même bâtiment que leur label. Non loin de là, la Casa del Popolo et la Sa