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Peio Serbielle, patience et passion

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Mis en examen en 2004, le chanteur basque poursuit sa carrière en attendant son procès.
Peio Serbielle a été incarcéré en France de 2004 à 2006. (Anne-Marie Panigada)
publié le 14 octobre 2012 à 20h06

Avant octobre 2004, la vie de Peio Serbielle consistait à chanter dans une langue minoritaire, le basque, et à se battre pour faire exister un peu de diversité dans le paysage musical, sur les ondes du service public en particulier. Où quelques chansons de lui sont parvenues à percer le blocus, Ene Soek ou Koblakariak, grâce, notamment, au soutien de Jean-Louis Foulquier. Et puis un événement extra-musical survient : Peio Serbielle est arrêté pour avoir hébergé des membres présumés d'ETA, organisation armée clandestine. «J'ai offert l'hospitalité à des personnes recherchées, explique-t-il. J'ai agi par fidélité à la mémoire de mon père résistant. Mitraillé par les Allemands, il a été secouru et caché par des gens dont nous n'avons jamais su l'identité.» Trois perquisitions auront lieu chez lui : sol creusé, fosse septique vidée. La recherche d'une hypothétique cache d'armes et d'explosifs est infructueuse, et les relevés d'ADN ne sont pas plus bavards. Un peu mince pour garder un homme seize mois en prison. C'est pourtant ce qui arrive, qui plus est sous le régime le plus sévère : l'isolement.

Les prisons se succèdent : Nantes, Fresnes, Moulins («Ultramoderne, celle-là, je ne vous la recommande pas»). Et enfin Angoulême, où prennent fin les huit mois d'isolement. La forte mobilisation en sa faveur y est pour beaucoup. A Angoulême, il a même accès à la salle de musique : trois heures par semaine, puis cinq.

Le 6 février 2006, Serbiel