En ce matin d’octobre gris et frisquet à Ménilmontant, Raphael retire un bonnet de laine enfoncé jusqu’aux yeux et enlève des lunettes d’écaille. Pull à torsades bleu marine et caban gris élégants, yeux bleus, teint pâle, beau garçon, mais sobrement. A 37 ans, le chanteur ne ressemble plus vraiment à l’éphèbe ni au type arrogant dont on a longtemps entendu parler. Il est extrêmement courtois et présent, il montre beaucoup de bonne volonté à répondre aux questions, même quand il ne voit pas où on veut en venir.
Aujourd'hui sort son sixième disque, Super Welter, 10 titres voix-synthés à l'ambiance très cinématographique . Une des chansons, Quand j'aimais vraiment, a quelque chose du When I'm 64 des Beatles. Ironique, noire et gaie en même temps, en plus dissonant et plus grinçant quand même (c'est l'histoire d'un type qui se suicide tout le temps quand il est amoureux). En moins sombre, certains des titres font penser à l'Homme à tête de chou, ça tombe bien, Raphael dit que c'est l'album de Gainsbourg qu'il préfère, il l'a beaucoup écouté cette année.
L'autre événement de la semaine dans la famille, c'est le prix Nobel de son oncle, le physicien Serge Haroche. L'annonce a eu lieu la veille de notre rendez-vous et tous les proches sont très heureux, «c'est autre chose qu'un oscar», dit Raphael.
Le musicien, qui vit avec l'actrice Mélanie Thierry (ils ont un petit garçon de 4 ans), assure avoir une vie très sage, «ce