Photo Benni Valsson
Il a des airs de Joconde, et le contre-jour qui règne dans le palace parisien de la rencontre n'aide pas au déchiffrage si bien qu'on en a les nerfs en pelote, à partir dans de ridicules hennissements pour meubler les silences. Francis Cabrel botte parfois en touche, aussi. Quand on suggère, par exemple, qu'il est un totem hexagonal. «Totem… Comment ça ?» Eh bien, au sens valeur sûre, constante, emblématique, genre, euh, disons, Catherine Deneuve, Johnny. «Ah bon ! alors ça va, je suis en bonne compagnie.» Mais au sortir de l'interview, «affable» est le premier adjectif qui nous vient. Posé à l'extrême, d'une prudence de Sioux en une époque qui galope, mais pas huître, courtois Cabrel, coopératif Francis, quand on l'appréhendait rétif à l'attention médiatique. «Je sais que cette image court, mais non, moi, j'aime rencontrer les gens, et j'estime qu'il faut quand même expliquer un peu ce qu'on fait. Il s'agit aussi de savoir ce que les autres en pensent, et s'y confronter.» Homme à fables aussi, Cabrel. Qui loue «l'humour, la poésie, l'inventivité» de Luis Sepúlveda, ou «la petite musique, la remarquable fluidité» de Jean Echenoz, et s'enflamme à propos de La Fontaine : «J'adore La Fontaine ! C'est riche, inventif, gai, mordant, irrévérencieux, et ça virevolte. Je retrouve ça chez Nicolas Boileau. Le rythme, encore plus que le fond. L'histoire, c'est ça qui me retient quand je lis.» L'affable Cabrel scan