Pitchfork déploie sa «Halle of fame» à la Villette pour sa saison 2. Le plus hype des sites de critique musicale ne cache pas ses ambitions. Installer au long le festival dans le paysage parisien des événements musicaux comme il a, depuis quinze ans, développé sa marque à renfort de 16 000 critiques d'albums et plus de 4 millions de visiteurs uniques chaque mois. «Notre but est de créer un rendez-vous durable et réussi, confie Chris Kaskie, le patron de Pitchfork. 2013 est déjà dans nos plans, et les années qui suivent avec…»
Le pari de 2012 ? Doubler la jauge de 2011. Totaliser 2 millions de followers sur Twitter est une chose, en amener 1% sous la Grande Halle parisienne en est une autre. «Approcher les 20 000 places sur trois jours serait idéal», parie Julien Catala, jeune pilote de Super, tourneur de groupes et organisateur de spectacles. Cet ex-programmateur musical du Café de la danse, à Paris, qui revendique Super comme un «label de concert pour faire vivre le rock-pop indé, l'electro, l'avant-garde», coproduit le festival avec Pitchfork. Le garçon, 34 ans, a du nez. Et du talent. Il a notamment introduit en France Caribou, The XX, ou Alt-J. Et cogère depuis six mois, avec le magazine Tsugi, la salle parisienne du Trabendo. Chris Kaskie parle «d'une approche collaborative» avec Julien Catala, avec qui il se sent «sur la même longueur d'ondes». Il raconte : «On s'en était parlé dès 2008