Les esprits avisés, ou du moins s'imaginant comme tels, avaient mis en garde Flavia Coelho : un premier CD, ça ne marche jamais, on n'existe, au mieux, qu'à partir du deuxième. «Je me suis dit, "si je dois faire un coup pour rien, autant me faire plaisir"», raconte la Brésilienne. C'est finalement à un grand nombre d'amateurs que Flavia Coelho a fait plaisir, avec Bossa Muffin et plus encore lors de ses concerts exubérants. Une jolie performance pour une artiste qui ne s'inscrit dans aucun des passages obligés des Brésiliens expatriés : ni samba de carnaval ni electro-bossa pour lounge bar.
«Maquilleuse». L'originalité réside surtout dans son penchant pour les rythmiques de Jamaïque. «A São Luis do Maranhão, où j'ai vécu deux ans, on écoute du reggae en permanence, explique la chanteuse. Sur cette île du Nordeste, les ondes hertziennes des Caraïbes sont captées sans problème. Dès les années 60, la région écoutait du calypso, du mento, puis du ska. C'est Jimmy Cliff qui l'affirme : après Kingston, la deuxième capitale du reggae est São Luis.» Quant au débit saccadé du raggamuffin, elle le relie aux emboladores tels que Caju & Castanha, dont les joutes verbales accompagnées au tambourin ont inspiré les Toulousains évanouis de Fabulous Trobadors.
Pour Flavia Coelho, la capitale du Maranhão n'est qu'une étape dans un long parcours. «Mes parents déménageaient tous les ans. Ma mère était maquilleuse, une des premières