La vie de Carlos Gardel, au succès planétaire entre les années 20 et sa mort tragique en 1935, a suscité des milliers de livres. Des révélations publiées la semaine dernière jettent une lumière nouvelle sur le roi du tango. Après le mystère sur ses origines, aujourd'hui levé (il ne fait plus de doute qu'il était né en 1890 à Toulouse), celui de son adolescence commence à se dissiper. Le quotidien argentin Pagina 12 a fait la semaine dernière état des recherches de deux historiens, Raúl Torre et Juan José Fenoglio, dans les archives de police. Ils ont ainsi exhumé un dossier de 1915 au nom de Carlos Gardel, qui mentionne une incarcération pour escroquerie. Les empreintes digitales sur le document sont identiques à celles qui figurent sur une demande de passeport que le chanteur, déjà célèbre, présente en 1923.
Si la rumeur d’un passé délinquant de l’idole franco-argentine est souvent citée par ses biographes, ce sont aujourd’hui des pièces fiables qui l’établissent. Pourquoi sont-elles restées si longtemps cachées ?
Enigme. Les auteurs de l'étude expliquent que, dès que sa carrière eut décollé, l'artiste a tout fait pour effacer les traces embarrassantes. Selon une autre historienne du tango, Martina Iñíguez, Gardel aurait obtenu du président de la République, Marcelo Alvear, que ses antécédents judiciaires soient détruits. Un seul texte aurait échappé à la purge. Le dossier retrouvé précise que Gardel est accusé d'avoir embobiné des naïfs avec «l'