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Libération
Interview

«Léo Ferré m’a montré le chemin d’un possible»

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Questions à Marcel Kanche, chanteur
publié le 20 novembre 2012 à 20h26

Trois ans après la réussite des Vigiles de l'Aube, Marcel Kanche revient, en compagnie du très créatif I.Overdrive Trio, pour une relecture de Léo Ferré. Sans grandiloquence, dans une esthétique dépouillée, qui fait résonner avec force la parole de l'anarchiste monégasque.

Ferré, un vieux compagnon ?

J'ai été bercé par l'ami Léo depuis les années 70, surtout avec le disque Il n'y a plus rien. Il m'a montré le chemin d'un possible dans la chanson. C'est une influence au même titre que Gérard de Nerval ou Marcel Camus.

Mis à part Avec le temps, il est réputé difficile à reprendre…

J’ai attendu la cinquantaine pour m’y attaquer. Ce sont les mots qui ont guidé mon choix, en évitant les textes que je ne peux pas assumer, ceux qui relèvent de son côté phallocrate.

Sa famille a-t-elle été difficile à convaincre ?

Sa femme, Marie, s'est intéressée au projet dès le début. Avec Matthieu, son fils, ils ont été séduits par l'aspect «impoli» de l'hommage. Et ils m'ont confié un inédit, le Chemin d'enfer, dont nous avons gardé le texte et, en partie, la musique.

Ferré s’était aussi risqué dans le rock avec le groupe Zoo…

Il était très fan de Jimi Hendrix et, nous l'avons appris en cours de route, de Pink Floyd, ce qui tombait pile : le trio doit son nom à Interstellar Overdrive, et son disque précédent explorait le répertoire de Syd Barrett.

Sur scène, qu’est-ce que ça donne ?

Le texte reste le fil conducteur, je suis une sorte de récitant. Musicalement, nous laissons beaucoup d'espace à l'improvisation. Et nous jouons un titre qui n'est pas sur le CD : la Mémoire et la Mer. Je ne l'ai pas fait en studio car j'étais intimidé par la version de Catherine Ribeiro, et puis je me suis