Asa façon, Medellín sait cultiver les paradoxes. Livrées au tumulte citadin, les rues y sont souvent poussiéreuses et mal entretenues, tandis que le métro, moderne et pratique, se révèle d'une propreté inimaginable. La journée, chacun vaque comme bon lui semble à ses occupations, mais, à la nuit tombée, hormis dans des secteurs très délimités, personne ne se hasarde à flâner. A quinze jours d'intervalle, deux rappeurs viennent de se faire dessouder dans la deuxième ville de Colombie, et, pourtant, l'ex-fief du narcotrafiquant Pablo Escobar, qui a le plus grand mal à se départir d'une image violente, a hébergé pour la troisième fois Circulart, à la fois festival, marché et forum, survendu sans malice «la fête de la musique s'empare de la ville».
Fougue. C'est dans ce «vivier intrigant, captivant, étourdissant» qu'en 2011 Christian Allex, coprogrammateur du festival GéNéRiQ (lire ci-contre) et des Eurockéennes de Belfort, a plongé avec délectation. Un an après le Canada, l'Est de la France ouvre ainsi grand les bras à une jeune scène colombienne inconnue où l'immarcescible cumbia se pare de tonalités funk, hip-hop ou electro : gorgée d'une énergie frondeuse, une bande des sept - Crew Peligrosos, El Freaky Colectivo, De Juepuchas, Zalama Crew… - ne demande qu'à imposer sa fougue hâlée en France.
«Vecteur ». Maintenant, avant de parler de lame de fond, il y a un pas qu'on rechignera à franchir, tant, par