Même si la gentrification y éloigne peu à peu les artistes de ses quartiers centraux, Berlin reste la ville des possibles électroniques. Les musiciens y viennent, d’Allemagne et d’ailleurs, chercher émulation et espace pas chers. Et les clubbers en touristes, du beat.
Lars Stöwe, alias Anstam, a grandi là, dans cette couveuse qui absorbe - depuis bien avant la réunification - tout ce qui se fait avec des machines, de l’indu à la techno minimale, des rogatons transe au dubstep.
En commençant à travailler sur son deuxième album, le foisonnant Stones and Woods, Stöwe s'est posé une question nécessaire, une sorte d'état des lieux berlinois : «Où en sont les danseurs ?» Que peuvent aujourd'hui encaisser et accepter les corps qui remuent sur les dancefloors ?
Existentielles. «Quand on regarde les deux dernières décennies, on se rend compte des choses dingues que les danseurs ont traversées, expliquait Lars Stöwe - allure légère de tennisman des années 80, agitation de timide contrarié - la semaine dernière, de passage à Paris. On est parti de la techno et de la house, qui sont des musiques assez simples parce qu'elles reposent sur des machines qui ne pouvaient générer que des sons répétitifs par nature. Ensuite, il y a eu toute l'acid house, la jungle, la minimale, le dubstep… Le dubstep, c'est très sombre et introverti, ça demande aux gens d'être prêts à davantage qu'à faire la fête. Mais ce mouvement est déjà artistiq