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portrait

Patrick Bruel: le goût du débat large

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Tour d’horizon des sujets d’actualité avec le chanteur retrouvé et recentré qui, à 52 ans, aime toujours autant prendre la parole.
Patrick Bruel. (Photo Audoin Desforges)
publié le 28 novembre 2012 à 22h56
(mis à jour le 29 novembre 2012 à 15h12)

Il penche la tête, se tire par les cheveux pour vous convaincre que la génétique l’a gâté, arracherait presque sa tignasse brune pour vous prouver que Régécolor, lui, jamais. Et, de lancer, tout guilleret, tutoyeur très ambianceur : «Touche, touche ! Regarde, aucune teinture !» Vous voilà épouilleur des rares cheveux blancs de Patrick Bruel, chanteur acteur cinquantenaire qui vient de livrer un agréable sixième album tout en continuité. Avant de vous faire barbier de sa vie publique de prof d’antiracisme viré champion de poker et web entrepreneur, électeur de Sarko en 2007 et ami maintenu de DSK, il vous faudra attendre qu’il obtienne les anchois manquant à sa salade niçoise, une double ration de vinaigrette, sans compter un verre de bourgogne rouge, tout ça ne l’empêchant pas de parler de tout à haut débit. Débatteur incontinent, argumenteur jouissif, ce grandiose tchatcheur domine une multitude de sujets mais sait aussi complexifier ses positions acrobatiques.

Présidentielle 2012. Le jeune Bruel exhibe un pedigree gauche divine, absolument parfait. La famille est juive pied-noir et franc-maçonne. Le rapatriement ne voit personne glisser vers l'acrimonie OAS. Les parents, tôt divorcés, sont instituteurs et de gauche, ce qui alla longtemps de pair. Le beau-père est architecte et adhérent au PCF, en rupture avec sa famille de notables catholiques. Laquelle cachait un grand-père médecin, Juste sauveur de Juifs. Adolescent, Bruel distribue le programme commun ma