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Interview

Disiz : «Mon bling-bling, c’est ma famille»

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Après une fausse retraite assumée et un détour par la variété, Disiz revient à ses premières amours, le rap, avec «Extra-lucide», album de la maturité, expurgé du comique qui lui collait à la peau.
publié le 30 novembre 2012 à 19h01
(mis à jour le 2 décembre 2012 à 11h09)

Un cœur rouge sur fond noir. Des pointes de rose, de fuchsia, de mauve. On pense à la jaquette d'un single de Priscilla, cette gamine méchée des années 2000 qui fredonna un temps des comptines puissantes (Toi, c'est moi) pour prépubères aux rêves de star. Rien à voir. C'est du rap : «Fuck la mort, j'assume l'amour.» Voilà le message.

Disiz a claqué la porte du rap il y a trois ans, lâchant, comme on crache, un album au titre implacable : Disiz the End. Le testament d'un amoureux déçu par sa fiancée trop violente, qui préférait aller voir si l'herbe ne poussait pas plus verte chez la variet. La brève aventure avec sa rockeuse tatouée lui a laissé un nom de scène vite effacé - Peter Punk - et un album mal vendu - Dans le ventre du crocodile - qui traîne toujours au fond d'un bac chanson française.

Disiz parle bien. Son retour, il l’a préparé, pensé. Il sait que le coup de la fausse retraite vaut seulement pour Jordan et Zidane. Les autres passent pour des mariolles qui ont raté leur coup de com. Le milieu se souvient de lui, de son adieu d’enfant capricieux qui lâche «j’arrête, c’est plus du jeu» quand les nouvelles règles le poussent sur la touche.

«Les critiques, je m'en tape. Je fais ce que j'aime. Et ce que j'aime, c'est le rap.» Extra-lucide est son meilleur album. Le plus constant. Lavé des titres comiques qui parsemaient les précédents, le flow du rappeur d'Evry (Essonne) s'exprime libéré, apaisé. Au bout d'une longue c