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Libération

Symphonie créole pour les 40 ans de Malavoi

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World . Le groupe martiniquais retrouve ce samedi le Zénith avec chanteurs historiques et violons.
publié le 30 novembre 2012 à 20h56

Résumons un demi-siècle de musique des Antilles françaises : d’un côté (la Guadeloupe) il y a Kassav, le zouk et les claviers ; de l’autre (la Martinique) Malavoi, la biguine et les violons. Ces deux formations ont rempli les plus grandes salles de la métropole, sillonné la planète, mais, à l’heure des satisfecit sur la santé de la production tricolore, il est rare qu’on les cite.

Biguines. L'institution Malavoi fêtera ce samedi ses 40 ans d'existence au Zénith de Paris. Pour l'occasion seront réunis un orchestre symphonique et les trois voix historiques du groupe, Ralph Thamar, Pipo Gertrude et Tony Chasseur. Le batteur Denis Dantin, 67 ans, était dans l'équipe fondatrice de Malavoi à Terres Sainville, un faubourg de Fort-de-France : «C'était un quartier populaire peuplé de musiciens, où le coiffeur, par exemple, jouait du saxo entre deux coupes de cheveux.»

A l'origine de l'aventure, il y eut le violoniste Manno Césaire, neveu du poète Aimé Césaire. «Nous étions tous amateurs, poursuit Denis Dantin. J'étais employé de banque, le pianiste travaillait à la préfecture, il y avait plusieurs enseignants… Nous jouions dans les bals la musique que le public demandait, surtout du kompa haïtien.»

Un soir, après un concert de fin de carnaval, Paulo Rosine, le directeur de la troupe, dit aux musiciens : «Maintenant c'est fini, nous allons passer à autre chose.» Et Malavoi abandonne les reprises pour se consacrer à son propre répertoir