En 2005, le succès inattendu de Piano Solo, du trublion electro canadien Gonzalès, plaçait sur la mappemonde le petit label parisien No Format, créé par un ancien juriste d'Universal, Laurent Bizot. «La multinationale qui avait signé Gonzalès ne savait que faire d'un disque aussi hors normes, explique le producteur. L'artiste nous l'a proposé, on a eu un coup de coeur…» Résultat à ce jour : 90 000 ventes, dont la moitié en France.
No Format est né en 2004, en réaction aux habitudes des majors, dont Laurent Bizot a été l'observateur attentif. «Pour une grosse compagnie, un disque qui marche finance neuf échecs. Je suis parti de l'idée qu'on peut lancer des propositions au budget plus modeste, dont aucune ne perdrait d'argent.»
Miracle. Aujourd'hui, No Format publie trois ou quatre CD par an, s'engage toujours pour un seul disque, non sur une carrière. En 2011, Chamber Music, la rencontre entre le violoncelle de Vincent Segal et la kora de Ballaké Sissoko, a été le deuxième petit miracle du label : un disque instrumental austère et recueilli, qui frôle les 50 000 ventes mondiales. At Peace, signé du seul Ballaké, aspire à faire aussi bien.
No Format ne s'est pas fixé une ligne esthétique. Le free jazz (le Dogme de six jours), le rap (Rocé), le lounge groove (Black Box, de Nicolas Repac), le reggae (Faya Dub), ont trouvé leur place au catalogue. Ce qui les unit, c'est une identité graphique haut de gam