A mi-chemin de l'Occident et de l'Orient, des musiques savantes et des traditions populaires, Mozart l'Egyptien est une pierre blanche dans l'histoire des métissages musicaux. Paru en 1997, le disque a rencontré un succès planétaire, prolongé par la parution, huit ans plus tard, d'un deuxième volume. L'œuvre a pourtant été rarement vue sur scène… «parce que c'est complexe et très cher à monter»,soupire Hugues de Courson, concepteur, arrangeur et réalisateur artistique du projet.
La représentation au Châtelet, ce soir, sera seulement la cinquième, après Marseille et Saint-Denis en 1998, au moment de la Coupe du monde de foot, puis Djedda en Arabie Saoudite et le Maroc, dans une version particulière : «Sous un chapiteau, en plein orage, se rappelle Courson, avec un orchestre et des chœurs amateurs, devant un public de jeunes en survêt, la casquette à l'envers. Une sono épouvantable, mais une pêche incroyable, un grand souvenir pour moi.»
Génèse. Avant Mozart, le producteur avait suscité la rencontre entre Bach et les musiques du Gabon, celles des Pygmées notamment, sous l'égide d'Albert Schweitzer, médecin de brousse alsacien qui connut localement, à proximité de Libreville, dans les années 30 à 60, la célébrité d'une Mère Teresa. «Il fut le premier à associer musique et humanitaire, souligne Hugues de Courson. Excellent organiste, il jouait Bach dans les églises d'Europe et consacrait les fonds récoltés à ses hô