C'était le 19 janvier, le 20 déjà à l'heure d'Auckland, Nouvelle-Zélande. Aux petites heures du matin, les forces spéciales débarquaient dans le salon de Kim «Dotcom» Schmitz, patron bigger than life du site d'hébergement de fichiers MegaUpload. Le géant du Web était déconnecté au même instant, ses serveurs saisis. Fin de la rigolade, on verra les questions légales plus tard. Après avoir eu la peau de Napster au début des années 2000, l'industrie de la musique a eu celle de MegaUpload - et d'une bonne partie des services similaires de téléchargement direct, sabordés dans la foulée.
Rupture. Tout ça pour quoi ? Pour permettre le développement de l'offre légale de musique en ligne, les Spotify, Deezer, Pandora, et le déjà vieil iTunes Store d'Apple. Un modèle où l'on ne possède plus la musique que l'on paye : on la loue pour un mois ou pour la vie, organisée en albums ou en playlists. Elle est disponible à volonté, mais via un engagement humain a minima.
Ce qui n’attire pas tout le monde, loin de là : Spotify plafonne aujourd’hui à 5 millions d’abonnés payants dans le monde et beaucoup d’artistes critiquent son économie, dont ils ne tirent même pas de quoi payer leurs cordes de guitare. En face, les pratiques d’échange se sont donc, une nouvelle fois, adaptées et le bon vieux peer-to-peer est revenu à la mode sous une forme anonymisée. Dans les magasins aussi, 2012 a été une année de rupture réaffirmée. Le CD a continué de disparaître, tandis que l’incr