Difficile de croire qu'elles ne se connaissaient pas avant que Libération les réunisse. Nous avons demandé à Talila et Catherine Lara de croiser leurs passions pour la musique klezmer et le yiddish.
Catherine Lara : Le yiddish, c'est d'abord un langage, un métissage, c'est ce qui m'intéressait, mélanger tous ces modes mineurs empreints de rires et de pleurs. N'oubliez pas que je suis d'abord violoniste, et le violon, c'est le symbole de la musique yiddish. Je ne suis pas juive, mais me sens proche de ce peuple.
Talila :C'est vrai, cette musique parle toute seule. Paradoxe : chantant en yiddish, j'ai rarement été accompagnée au violon, sauf à mes débuts.
C.L. : Je vous accompagne quand vous voulez…
T. : J'adorerais… Je trouve courageux, en tout cas, que vous ayez choisi cet environnement-là pour vos chansons. Car la musique dite klezmer, d'Europe de l'Est, est à la fois très à la mode et pas du tout : on en entend très peu à la radio.
C.L. : Elle me permet de faire le lien entre mon passé dans la musique classique et mon goût pour les musiques du monde. Je me retrouve toujours attirée par l'Europe de l'Est.
T. :Beaucoup pensent que cette musique n'est que nostalgique. En fait, elle est incroyablement diverse, elle a emprunté à tous les pays où elle a circulé. C'est le fameux «bortsch» dont parlait Leonard Bernstein.
C.L. : Quand on écoute le Co