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Libération

Le hold-up de l’année

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Son album fait maison, et gorgé de machines, l’a propulsée au firmament de la galaxie 2012. Rencontre new-yorkaise avec Grimes, elfe et ovni créateur de 20 ans et des poussières.
Brassière en cuir, Iris Van Herpen (disponible en mars 2013). Collant opaque, Wolford. (Photo: Ralph Mecke Réalisation: Leïla Smara Coiffure: Tamas Tuzes Maquillage: Asami Taguchi)
publié le 14 décembre 2012 à 15h04

Du toit des studios Silvercup, gigantesque pâté de maison du Queens qui a servi de décor à la série Les Soprano, on embrasse d'un seul regard les gratte-ciels de Manhattan, de l'autre côté de l'Hudson. Ils ressemblent ce matin d'octobre à un jeu de cubes, survolé par des nuages de plus en plus inquiétants. L'im­minence d'un déchaînement naturel : tel est le cadre de notre rencontre avec la Canadienne Claire Boucher, plus connue sous le nom de Grimes, sorcière de l'électro-pop et ouragan d'un genre particulier. En 2012, ce petit elfe de 24 ans est parti à l'assaut des charts armée de son troisième album, le sublime Visions, composé par elle seule dans sa chambre et en trois semaines sur le logiciel GarageBand.

Le résultat, inclassable mélange d'ambient, de vocalises à la Enya et de beats ténébreux, distille un charme entêtant, à faire rejouer chaque piste en mode repeat (et repeat encore). Le personnage Grimes, au look aussi médiéval que futuriste, girl-power que K-Pop, aux vidéos pleines de filles aux cheveux rose brandissant des épées dans le désert, fascine la planète mode, jusqu'à se retrouver en couverture de Dazed & Confused devant l'objectif d'Hedi Slimane, puis égérie de la créatrice Iris van Herpen.

It-girl de la pop indépendante, la punkette Grimes est le nouvel oracle d'une hype mondiale toujours en quête de sang neuf. Et la voilà qui débarque, flanquée de son attachée de presse, la