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portrait

Frah, rockaholic

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Leader du groupe Shaka Ponk, qui a explosé en 2012, cet ex-graphiste se double d’un bosseur acharné et méthodique.
publié le 2 janvier 2013 à 19h16

Le déclic est survenu au début des années 2000. A l'époque, François Charon, que nul ne connaît encore sous le sobriquet de Frah, n'a pas la gnaque. Il gagne pourtant très correctement sa vie comme graphiste, a une compagne, mène une vie sociale sans tourment et pourrait continuer encore longtemps ainsi. Mais, allongé sur le divan, il a cette révélation qui va l'amener à opérer un virage à 180 degrés : «Tout plaquer pour monter un groupe de rock.» «En bon psy qui se respecte, mon interlocuteur a hoché la tête et fait "hmm" ; ensuite, en apprenant la nouvelle, ma copine de l'époque a eu un air effaré.» Trop tard, la décision est prise : adieu «thune, boulot, copains». Adieu, ou plutôt à la revoyure. Dix ans après, en effet, Frah n'en finit plus d'aimanter les foules à la tête de Shaka Ponk, cette leste brigade qui parachève samedi un an et demi d'inexorable ascension dans un Bercy sold out, comme on dit usuellement pour les Red Hot Chili Peppers et autres escouades anglo-saxonnes à combustion instantanée.

En juin 2011, Shaka Ponk a sorti un troisième album au titre à coucher dehors, The Geeks and the Jerkin' Socks, avec pour atout maître (sur lequel il aura le tact de communiquer a minima) un duo en kevlar avec le revenant Bertrand Cantat. Le gisement recèle d'autres Scuds, alliage igné de rock, electro, funk ou hip-hop, mais le démarrage n'a rien de fracassant. Si un solide noyau déjà constitué de fans adhère illico, la grande maj