Hier, sans prévenir, pour son anniversaire (66 ans), à 5 heures du matin, David Bowie (le vrai) a posté une chanson inédite et un clip, les premiers après dix ans d'un silence que la plupart des fans crucifiés pensaient définitif. Dans le genre pom-pom girl bondissant d'un gâteau d'anniversaire, on a connu plus banal. Where Are We Now ?, le single, annonce un album (son vingt-quatrième), The Next Day, pour fin mars.
Loft-bunker. Il s'agit d'une ballade triste filmée par l'artiste vidéo américain Tony Oursler, qui avait déjà, en 2000, fait une installation avec la star en «talking heads» (Empty). Le procédé des visages incrustés façon attraction foraine à l'ancienne est pour Bowie une manière iconoclaste de revenir sur le devant de sa scène. Il n'est pas seul, une dame muette l'accompagne, pour l'heure non identifiée (au physique, une enfant cachée et plus toute jeune de Björk et Elisabeth Quin).
La couleur dominante est cadavérique, le Dorian Gray glam rock ne bouge quasiment plus, il remue les lèvres, la tension artérielle est très basse. Le décor est une sorte de loft-bunker saturé d’objets entre la brocante, l’armoire à pharmacie et le labo du docteur Maboul. En arrière-monde, ce qui bouge beaucoup, ce sont des images d’archives en noir et gris ressuscitant le Berlin d’avant la chute du Mur, circa la fin des années 70, époque où Bowie traîne dans l’ex-capitale du Reich pulvérisé, encore sous glacis guerre froide et déjà no wave ou