«Comme il se doit, tu es parti par surprise, pour nous rappeler que dans la vie comme dans la musique, chaque jam peut être la dernière. Tu voulais une sortie à l'image de ta vie, tu as réussi.» Ce message, que l'on peut lire sur le site du Montreux Jazz Festival, est un extrait de l'hommage rendu par l'équipe du prestigieux rendez-vous musical suisse à son fondateur harmoniciste Claude Nobs, décédé jeudi soir à l'hôpital de Lausanne. Dans le coma depuis Noël, il est mort à 76 ans des suites d'un malaise le 24 décembre sur les pistes de Caux-sur-Montreux, près de chez lui, où il promenait ses chiens à ski.
Nombre d'artistes, musiciens devenus des proches, ainsi que de personnalités politiques, ont fait part de leur affliction à l'annonce de sa disparition. Quincy Jones évoque «un ami cher et un frère pendant quarante ans», Michel Polnareff parle d'«une tristesse inouïe» tandis que George Clinton avoue de son côté sa reconnaissance : «Il a fait de Montreux un rendez-vous incroyable.» Angélique Kidjo déplore la perte «de quelqu'un que j'étais fière d'appeler mon ami».
C'est en 1967 que Claude Nobs, alors comptable à l'office du tourisme, cofonde le festival de jazz de Montreux avec le pianiste Géo Voumard et le journaliste René Langel. Si les noms de Nina Simone, Keith Jarrett ou Miles Davis (auquel Nobs consacra un coffret sur ses dix concerts live) y sont liés, la manifestation - qui a lieu chaque été en juillet - prendra, au fil de