Doux vin de jeunesse, voici venir le petit messie anglais, visitation folk rock 2013. Le manifeste Jake Bugg, comme cela se prononce, part en Dylan et conclut en Elvis Lover Doll. Au fait, le soigneusement surdoué Zimmerman de Duluth (Minnesota) n'a-t-il pas rêvé toute sa vie d'être le King à la voix d'ange glamour (et éventuellement un peu Fogerty à l'organe shouter rhythm'n'blues en prime virile), au lieu de n'être que Bob Dylan ?
Entre-deux, l’impétrant Jake Bugg, nom de plume de Jacob Edwyn Kennedy, natif de Nottingham, comme Robin Hood et élevé à Clifton, actualise en mémoire de l’eau rock le joli Cliff Richard ou les Everly Brothers idem, Peter Paul & Mary, Pat Boone et autres roucouleurs de romance à la Justin Bieber saisonnier. Tout cela en frais et vert tel le muguet au creux de l’hiver pour ne rien gâter.
Teenager nonchalant de 18 ans, col de blouson noir toilé coquettement relevé, la peau lisse et toute une vie devant soi sur le pas-de-porte, mais l’étrange aisance blues blanc ensemble d’un bonze hobo derrière, en léger blasement d’avance. Fichtre. Presque London, voire Rimbaud de Londres…
Bivouac. Le style vocal british et nasillard du Justin Dylan prodige peut à loisir évoquer, outre Donovan qu'il cultive, entre Buddy Holly et Jimi Hendrix (sic), toute la lyre desdits «groupes vocaux» de la révolution pop britannique 60, dont les Beatles, gravés eux aussi sur l'écu maison, furent la flèche de cathédrale. Bugg vient rappel