Reporté mille fois - ou presque - le plus que très attendu premier album d'Asap Rocky, sensation de 2011, puis de 2012 et confirmée de 2013, sort enfin. Jalousé pour le juteux contrat signé avec Sony (2,2 millions d'euros à l'automne 2011 alors qu'il n'était personne), Rakim Mayers, beauté du diable, accro à la mode, qui le lui rend bien, né à Harlem en 1988, rend une copie impeccable.
Certains lui reprochent encore de s'éparpiller, de faire de l'esbrouffe, trop mégalo donc ennuyeux, dépourvu de profondeur, ou de sincerité comme Kendrick Lamar. Certes, Long.Live.Asap n'est pas un album concept. Asap Rocky n'est pas obsédé par le message. Mais quand on a de l'or dans les mains et cette aura de star, difficile de se contenter d'une chapelle.
On craignait l’entourloupe. Drapé dans sa bannière étoilée, le jeune homme de 24 ans calme son monde. Asap maîtrise son affaire, pose son flow avec tant d’aisance, casse les rythmes, joue avec les références (du flow ralenti de DJ Screw de Houston au débit en rafale de Bone Thugs-N-Harmony groupe de Cleveland) que l’on se délecte de cette déception qui n’aura pas lieu.
Lui qui devrait repasser par Paris d'ici au mois de février livre un petit bijou de hip hop, hétéroclite, parfois électronique, un hip hop qui ne s'interdit rien, pas même une périlleuse collaboration avec Skrillex et les Français de Birdy