Rocío Márquez a vu le jour à Huelva, en Andalousie, en 1985, mais sa naissance artistique peut être datée du 16 juillet 2010, au Théâtre antique d'Arles. Ce soir-là, elle ouvrait une soirée flamenco avec, en tête d'affiche, Diego El Cigala. Sur un coup de cœur, la directrice artistique du festival les Suds, Marie-José Justamond, avait programmé cette jeune paya (non gitane) qui n'avait jamais enregistré. Et les 4 000 spectateurs tombèrent sous le charme d'une voix limpide, très éloignée de l'esthétique doloriste qui colle au flamenco, alliée à une connaissance impressionnante des différents palos, les modalités du chant andalou.
Aficionados. Mais ce n'est pas fini : Cigala étant retardé par une grève, à l'heure où il devait entrer sur scène, il atterrissait à Marignane. On demande alors à la cantaora de faire patienter le public. Les rappels s'enchaînent, Rocío Márquez s'aventure même sur le terrain de la copla (variété andalouse) avec un classique de l'exubérante Rocío Jurado. Elle restera près de deux heures sur scène, marquant la mémoire des aficionados présents. «Ce fut un moment unique, se souvient la chanteuse, l'un des deux tournants de ma carrière. Je reviens chaque année aux Suds à Arles, pour animer des stages ou simplement pour assister aux concerts. Je m'y sens chez moi.»
L’autre moment clé a eu lieu en 2008, au concours de flamenco de La Unión, dans la province de Murcie. Chaque été dans cett