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Critique

Alceu Valença, forróck, vraie figure

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Psyché. Visite rare au New Morning du chanteur du Nordeste brésilien, entre tradition et rock.
publié le 16 janvier 2013 à 20h46

Barbe et cheveux toujours longs quoique blanchis… Après quarante ans de carrière et quelque 5 millions de disques vendus, le troubadour du Nordeste, Alceu Valença, né en 1946 à Sao Bento do Una, a conservé le look baba cool de ses débuts. Et s'il a donné le «la» dans les années 70 en inventant le forróck, mélange de forró et de rock, lien entre Luiz Gonzaga et Elvis Presley, il continue de creuser son univers singulier et hybride. A la fois urbain et rural, s'y mêlent tous les accents culturels du Nordeste, du langage théâtral inspiré par la danse populaire du Bumba Meu Boi aux joutes verbales des repentistas auxquelles son grand-père paternel le sensibilisa enfant, jusqu'au frénétique frevo, typique de la région du Pernambuco et à l'imposant cérémoniel maracatu.

Sous les fenêtres de sa maison coloniale située dans les étroites ruelles du centre d'Olinda, délicieuse bourgade baroque proche de Recife, défilent chaque année, pour le carnaval le plus spontané du Brésil, des marionnettes géantes parmi des milliers de foliões, foule bigarrée guidée par les rythmes endiablés des orchestres de frevo. Alceu Valença est une figure incontournable de ces festivités annuelles.

Brèche. Rare aujourd'hui en France, on le découvre à la fin des années 70, porté par le succès de son album Coração Bobo. Au cours des années 80, son charisme et son énergie scénique au pouvoir hypnotique le conduisent de nombre