C'est un gracieux très d'époque métrosexuelle, longiligne souligné de slim, comme droit sorti d'un défilé Hedi Slimane auquel il ressemble d'ailleurs, visage pâle, traits très fins, regard cobalt. C'est à la réflexion un elfe atemporel, oreilles pointues non comprises. Joli, amène, posé, mais fort esprit aussi, tendance gourou-griot, étonnamment aux manettes de son flot-fleuve de paroles où se noierait plus d'un. A la fois méandreux et très vertébré, voire péremptoire. Sa voix n'est en revanche que douceur et clarté. A notre grande surprise.
«Une femme ou un mec, ou les deux?», «Une black?», «Un inédit de Nina Simone?»,«Non mais qu’est-ce que c’est que ce truc?»La comparaison qui revient le plus souvent à propos d’Asaf Avidan est Janis Joplin ou Robert Plant. Deux incandescents et alpinistes de l’octave. Mais le soul pleureur Jimmy Scott, l’ovni opératique Klaus Nomi ou le crooner rock Roy Orbison recueillent aussi des suffrages. Antony Hegarty, la voix céleste et androgyne d’Antony & the Johnsons, nous paraît également recevable. Bilan : star à domicile mais ailleurs encore émergent, Avidan est avec le petit prince brit Jake Bugg, la sensation musicale de ce début 2013. Double A à la cote extrêmement ascendante, dopée par le tube One Day.
Mais d’aucuns raillent aussi «le cri du chat blessé». Soumettons donc l’évaluation à l’intéressé, sous la forme du «scream of a wounded cat» : l’interview a lieu en anglais, de même qu’Avidan, biberonné pa