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Libération

Wilko Johnson, cancer à guichet fermé

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Testament. En stade terminal, le guitar hero de Dr. Feelgood joue en tournée contre la montre.
Né en 1958. Dernier album paru: les Sales Blagues de l’Echo. T. 16 (Glénat). (Illustration Vuillemin)
publié le 30 janvier 2013 à 21h16
(mis à jour le 31 janvier 2013 à 10h40)

La nouvelle est parue discrètement, début janvier, dans The Echo, journal de Southend, la ville du sud de l'Angleterre où vit Wilko Johnson. Un communiqué du manager du guitariste de Dr. Feelgood, Robert Hoy, a peu après confirmé : «J'ai la tristesse d'annoncer qu'un cancer du pancréas en phase terminale a été diagnostiqué à Wilko Johnson, qui a fait le choix de refuser la chimiothérapie. Il garde un bon moral, ne subit aucune souffrance physique et compte profiter de quelques mois de santé correcte et d'activité.» Pour résumer crûment, un mythe du rock n'a plus que quelques mois à vivre, et il souhaite les passer, non à l'hôpital, mais sur scène, avec ses fans, et en studio. Le programme de la fin de vie est le suivant : après un voyage au Japon, une tournée française la semaine prochaine (1), l'enregistrement d'un nouvel album et, début mars, quatre concerts d'adieu en Grande-Bretagne. Avec un peu de chance, il fêtera ses 66 ans le 16 juillet.

Pour son grand retour parisien, après une très longue absence, Wilko Johnson avait marqué les esprits, le 4 mai 2010, à la Cigale. Chauve et vêtu de noir, son allure sévère de clergyman disparaissait dès qu'il empoignait sa Telecaster pour lâcher des solos rageurs, le corps agité de soubresauts. «Epileptique» est d'ailleurs l'adjectif le plus souvent employé pour qualifier son jeu. Le concert avait été précédé par la projection d'Oil City Confidential, le documentaire de Julian Temple qui retraçait