Elle est élégamment mise, d'une sophistication simple, d'une classe flagrante. Ses longs cheveux paille coulent sur des épaules habillées de noir. On la complimente sans malice. Elle répond sans rougir : «J'ai toujours été un peu femme, jamais vraiment une gamine.» Plus tôt, elle avait pourtant glissé : «J'ai 38 ans, mais j'ai toujours l'impression d'en avoir 14.» Telle est Barbara Carlotti : simple et complexe, inquiète et joyeuse, dense et légère, sérieuse et déconneuse. Une sorte d'oxymoron multifacettes.
En cet après-midi de mi-décembre, la chanteuse au timbre profond et singulier, qui vient d'être récompensée du grand prix 2012 de l'Académie Charles-Cros, s'est posée sur le velours rouge d'un café lounge parisien. Elle attend qu'on l'appelle aux balances du duo qu'elle formera le soir même aux Folies-Bergère avec Dominique A pour célébrer les 20 ans de carrière du brillant chauve. Barbara Carlotti est rompue à cet exercice collaboratif et transversal. Michel Delpech l'a invitée à chanter un titre sur un de ses albums. Elle s'est produite à la demande d'Olivier Libaux dans la pièce Imbécile aux côtés de JP Nataf, Philippe Katerine et Helena Noguerra. La chorégraphe Julie Desprairies l'a fait danser et chanter pour un projet autour de l'architecture. Elle a participé à une création radiophonique portée sur scène. Elle signe les textes et la musique d'un conte érotique sous forme de livre disque avec l'auteur de BD Christophe Blain. Et elle fait c