Il est revenu d’entre les morts devant une foule en délire. Tupac, décédé en 1996, est ressuscité, ou presque. Son hologramme s’est invité au printemps 2012 sur la scène du festival de Coachella, aux Etats-Unis, devant 75 000 personnes. Avec la participation des chanteurs Dr. Dre et Snoop Dogg, biens vivants, eux, ce show inédit a été vu quinze millions de fois en quarante-huit heures sur YouTube, provoquant aussi, pour le best-of du rappeur disparu, une hausse de 573 % des ventes.
Et déjà, Elvis Presley, Jim Morrison ou Jimi Hendrix «préparent» leur come-back pour une série de concerts, en attendant ceux, pourquoi pas demain en France, de Claude François ou Serge Gainsbourg. Au-delà de la fascination contemporaine pour la technologie, cette tendance lourde à la résurrection digitale pose pas mal de questions quant à notre rapport à la mort.
Comment ça marche ?
En fait, le Tupac de Coachella n'était pas un hologramme, c'est-à-dire une image entièrement en trois dimensions. Pour redonner vie au rappeur, une image en 2D était projetée sur un miroir posé au sol puis reflétée sur une feuille transparente, en relief, et installée sur la scène avec une inclinaison de 45°, pour donner une illusion de volume aux spectateurs. «Recréer une image 3D demande un processus très fastidieux», explique le producteur Benjamin Fournier, qui s'est essayé à l'exercice. Dans les vingt-quatre images par seconde d'une vidéo, on prend les images une par une, on efface le décor autour du personnage pour en ra