Alors que Marseille vit depuis la mi-janvier au rythme des manifestations de Marseille-Provence 2013, capitale européenne de la culture, une partie de la scène rap de la cité phocéenne dit sa frustration de ne pas y être mieux représentée.
D’IAM et la Fonky Family à 3e Oeil, Psy4 de la rime et Keny Arkana, Marseille a vu émerger depuis les années 1990 des artistes hip hop majeurs, qui ont conquis une audience nationale et parfois internationale. Aujourd’hui, certains de ces rappeurs déplorent de n'être que peu associés à une manifestation culturelle qu’ils accusent de projeter une image biaisée de leur ville.
«Il y a (dans Marseille-Provence 2013, ndlr) une forme très triste d'ultra-snobisme provincial qui est horripilante», assène Akhenaton, du groupe IAM, regrettant que «Marseille tourne le dos à ses enfants les plus talentueux».
Un point de vue partagé par la romancière Minna Sif, qui vient de publier Massilia Blues (éditions Alma) et est intervenue dans un atelier d'écriture pour les rappeurs, à la cité de la Busserine. «Le programme est vidé de toute essence marseillaise. Les acteurs principaux de la vie culturelle locale ont été tenus à l'écart et l'exemple du hip hop est le plus sidérant», s'insurge-t-elle, convaincue qu'«à Marseille, on a un rap intellectuel, politique, férocement tendre et comique». Et de conclure: «Pour moi, MP2013, ce n'est pas de la culture: c'est un parcours fléché pour touristes en goguett