Le musicien anglais Kevin Ayers a été retrouvé mort mercredi dans sa maison de Montolieu (Aude). A 68 ans, il avait laissé, selon le Daily Telegraph, cette note dans son lit : «Tu ne brilles pas, si tu ne brûles pas.» Le quotidien précise que ce mot n’aurait aucun lien avec le décès. On sait que l’un des fondateurs - avec Robert Wyatt, Mike Ratledge et Daevid Allen - , à la fin des années 60, du groupe Soft Machine, pierre de touche de la musique psychédélique britannique, se débattait depuis trois décennies avec des soucis d’alcool.
Ayers laisse derrière lui trois filles, trois disques d'une extraordinaire légèreté - le premier Soft Machine et les deux albums solos qui ont suivi, Joy of a Toy et Shooting at the Moon -, et l'un des actes fondateurs du rock'n'roll post-sixties. Un acte déclencheur d'une sorte de schisme scindant une bonne fois pour toutes la pop music en deux et figurant depuis lors un objet de dévotion et de fantasme indépassable.
Cette histoire s'est tramée entre février et avril 1968, au fil d'une tournée américaine avec Jimi Hendrix qui s'acheva au Record Plant Studio de New York, où Soft Machine grava son manifeste. Le groupe est alors indissociable de la scène de Canterbury, dans le Kent, berceau mythologique de l'Angleterre : un feu mithriaque dont l'unique objet est de vivre avec une intensité maximum la fraction de seconde à venir, l'impression de tenir le monde dans le creux de la main - «Pour la pr