Le nom du groupe n'est pas un jeu de mots sur une boisson gazeuse, mais sur une colle extraforte fabriquée au Mexique. Parce qu'à Cuba, quand un titre marche à la radio, on dit qu'il est pegao («collé»). Mercredi au New Morning, Kola Loka donnait son premier concert parisien, après des prestations à Toulouse et à Lyon en 2010. Accompagné d'un DJ, le trio a balancé les refrains cocasses qui ont fait de lui la sensation reggaeton (rap-ragga en espagnol) à Cuba.
Yasser Robinson, directeur du groupe, a formé Kola Loka en 2001, avec son frère Yair et Angel Torres, à Santiago de Cuba, la deuxième ville de l'île. «Angel et moi, pendant notre service militaire en rase campagne, nous amusions à parodier les chansons à la mode», explique le leader. A l'époque, le reggaeton cubain (rebaptisé depuis cubaton) faisait ses premiers pas, avec le chanteur Candyman. «Le genre est né à Santiago, précise Yasser Robinson, grâce à l'influence de la base américaine de Guantánamo, toute proche. Il y a aussi les radios jamaïcaines que l'on capte par la proximité, et des influences africaines apportées par les étudiants en médecine : les Angolais ont fait découvrir le kuduro et le kizomba, inconnus à La Havane.»
Allusion. Après le succès d'un premier concert, le trio se met sérieusement à travailler, sans lâcher les études. «Pendant longtemps, nous n'avons disposé ni d'instruments ni d'ordinateur, poursuit Yasser Robinso