Excitation des grands soirs devant le Metropolitan Opera : c'est la première de la production du Parsifal de Wagner signée François Girard. Certes, les lyricomanes ont pu découvrir le spectacle en 2012 à l'Opéra de Lyon, qui figure avec celui de Toronto dans la liste des coproducteurs. Mais la distribution new-yorkaise réunit les meilleurs interprètes d'aujourd'hui, à l'image de celle de son Ring qui sera redonné en avril. Dans le rôle-titre, Jonas Kaufmann, 43 ans, le ténor le plus aimé et demandé actuellement pour son timbre de bronze, aigus claironnants et graves de baryton ; pour son engagement émotionnel ; l'intelligence de son chant enfin, qui fait un sort à chaque syllabe, comme personne depuis la légende Fritz Wunderlich. Avec ce Parsifal, retransmis en direct le 2 mars dans le monde dont 100 salles de cinéma de l'Hexagone (1), le Met pourrait pulvériser son propre record, établi en 2012 avec la diffusion du Crépuscule des dieux qui rapporta 1,8 million de dollars (1,35 million d'euros) en une soirée.
Dès les premières images, montrant la horde des chevaliers recueillis sur une terre craquelée à l'aube, on pense au 2001, l'Odyssée de l'espace, de Stanley Kubrick. Le ton minimaliste et épuré est donné, fidèle au parti pris antinaturaliste de Wieland Wagner qui avait fait scandale à Bayreuth en 1951, et que suivit également Bob Wilson à Houston, en 1992, avec son château de Klingsor évoquant le monolithe noir du film de Kubri