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Critique

Matthew E. White, soul au monde

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Pop. Album tendre et serein aux reflets Motown, «Big Inner» est une belle découverte venue de la côte Est.
Matthew E. White. Tiré à 500 exemplaires, "Big Inner" s'est répandu sur Internet avant d'être repris par le label britannique Domino. (Photo Sara Padgett)
publié le 4 mars 2013 à 21h07
(mis à jour le 5 mars 2013 à 10h27)

Tout stopper, éteindre son téléphone, Internet, s’isoler un moment et appuyer sur lecture, les enceintes poussées à fond pour se laisser avaler par le premier album de Matthew E. White.

Ce sideman discret (chez Bon Iver, Sharon Van Etten…) a surgi de nulle part à l'été 2012 avec Big Inner, déjà repéré dans nos pages en septembre. Il sera probablement l'une des belles surprises de 2013, avec un parcours à la Bon Iver, justement : paru en toute indépendance sur un label monté par White et un groupe d'artistes pour faire bouger leur ville de Richmond (Virginie), sur la côte Est des Etats-Unis, l'album a été tiré à 500 exemplaires avant de se répandre sur Internet et d'être récupéré en plein envol par le toujours affûté label britannique Domino (Robert Wyatt, Animal Collective…). Matthew E. White, doux géant au laisser-aller capillaire qui évoque autant les hippies que le metal FM, a pondu là un classique pop-soul instantané, orchestré comme un disque de la Motown, avec un son comme on en fait plus depuis quelque temps tout en étant dénué de nostalgie. De ces disques qui finissent par être la bande-son d'un petit bout de vie, Big Inner sera ainsi à jamais celle de cette fin d'hiver.

Big Inner, sur Youtube:

Dimanche entre amis. «Ce n'est pas évident de trouver sa voix, surtout quand on est, comme moi, un chanteur par accident, expliquait-il récemment par téléphone depuis Richmond, encore surpris de l'