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Critique

Bachar Mar-Khalifé, qualifié

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Chanson. Le musicien d’origine libanaise sort un second album solo teinté d’electro, intime et engagé.
Bachar Mar-Khalifé, le 8 mars, à Paris. Le chanteur partage sa vie entre la capitale française et Beyrouth. (Photo Yann Rabanier)
publié le 12 mars 2013 à 20h16
(mis à jour le 13 mars 2013 à 11h11)

«Il ne faut pas prendre les chansons trop au sérieux. Dans la rue, la vie ne l'est pas, les gens râlent, jurent ou s'insultent. Pourquoi la musique serait-elle différente ?» Voilà qui fait un bon pitch pour aborder Who's Gonna Get the Ball From Behind the Wall of the Garden Today ?, le deuxième album «en solitaire» du trentenaire Bachar Mar-Khalifé, qui se partage entre Paris et Beyrouth.

Si Oil Slick, son premier album, paru en 2010, était une fébrile poésie initiatique, son successeur se montre d'office bien plus affirmé. C'est même un disque qui, derrière les douceurs captivantes qu'il distille, frôle la fusion intérieure, à la recherche de sa liberté humaine et sonore. De ce côté-là, on sera servi, tant l'objet mêle sans discrimination le piano aux percussions et à l'électronique.

En deux ans, le discret Bachar Mar-Khalifé, croisé auprès de Bojan Z ou dans le trio contemporain K/D/M, s'est révélé à lui-même, embarqué dans l'aventure InFiné (lire ci-contre), la maison de disques qui publie également les albums de son frère, Rami, avec son groupe Aufgang. Lentement, une fois les mélodies d'Oil Slick couchées sur bandes, c'est un puissant rénovateur de la chanson - en arabe comme en français - qui s'ouvre. «J'ai longtemps été un musicien très pudique, confirme l'intéressé. Pas de concert, ni de promotion… Puis, je me suis assoupli et j'ai découvert des choses insoupçonnées. Monter sur scène m'a confronté à une