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Libération

Le folk englouti de Jason Molina

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Disparition . Révélé avec le collectif Songs : Ohia, le chanteur américain est mort samedi à 39 ans.
publié le 19 mars 2013 à 20h26

Affirmer que la nouvelle nous a surpris serait mentir ; dire qu’on espérait ne jamais l’entendre serait un début plus honnête pour une nécrologie de Jason Molina, héros indie-folk essentiel surgi au milieu des années 90 sous le pseudonyme Songs : Ohia, devenu par la suite The Magnolia Electric Co. L’Américain est mort samedi à Minneapolis à l’âge de 39 ans, son décès n’ayant été annoncé qu’hier après-midi par sa famille et sa maison de disques - sa seconde maison, dirait-on même - Secretly Canadian.

Depuis 2009, Molina avait lentement disparu des radars, lui qui pendant plus d'une décennie déjà empilait les chansons en artisan surdoué, au rythme d'un album ou deux par an. En septembre 2011, sa famille avait fini par révéler que le chanteur souffrait d'une «maladie» jamais nommée - un alcoolisme hardcore et des complications de santé, d'après les dernières informations disponibles hier. Elle en avait profité pour lancer un appel aux dons, afin de payer des frais médicaux inaccessibles à un artiste qui, comme beaucoup d'indépendants américains, n'a jamais eu de quoi se payer une assurance.

Jason Molina était un anodin du plus beau genre, un type sans artifices qui avait trouvé dans la chanson un moyen digne de faire chialer le monde sans brusquer personne. En 1995, il avait inauguré le collectif Songs : Ohia, au sein duquel il conviait des musiciens amis selon ses besoins plus ou moins folk, plus ou moins pop, plus ou moins dénudés. Le chef-d'œuvre de cette première pér