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Critique

Beth Hart, en bonne voix

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Soul. Revenue de tous les excès, la chanteuse californienne révélée sur le tard connaît le succès en Europe et espère enfin conquérir son pays.
Beth Hart, lundi, lors de son concert à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines). Elle joue à guichets fermés ce soir à l'Olympia. (Photo Frédéric Stucin)
publié le 27 mars 2013 à 19h06
(mis à jour le 28 mars 2013 à 10h22)

Beaucoup d'artistes démarrent tôt à grands coups de promo, peu partent si tard et si discrètement. Beth Hart, 41 ans, quasi inconnue au bataillon des chanteuses américaines et pourtant voix indéniable, serait sans doute restée dans l'ombre des clubs underground angelenos si elle n'avait vaincu ses démons. Aujourd'hui, à l'heure de son neuvième album, Bang Bang Boom Boom, le rideau s'est levé sur un timbre et une énergie que ses idoles d'antan ne renieraient pas. Billie Holiday, Etta James, Aretha Franklin, Nina Simone, Ella Fitzgerald… Beth Hart possède à la fois leur finesse, leur puissance et leur âme à toutes, avec un toucher de note qui lui permet de rester crédible aussi bien dans la soul que dans le blues.

«Challenge». Beth Hart, comme tant d'autres, aurait pu y rester, mais elle a sauvé sa peau après un long purgatoire. Pianiste dès l'âge de 4 ans, au point de se lever la nuit pour jouer du Beethoven, elle n'aurait jamais pensé devenir chanteuse. «Je m'attendais plutôt à faire une carrière de pianiste ou de violoncelliste, dit-elle. J'ai donc logiquement pris des cours d'opéra, mais mon prof m'a tout de suite dit : "Je ne pense pas que tu sois faite pour le classique, car tu aimes plutôt faire ta propre musique."» Composer devient alors un besoin : «C'est un challenge d'arriver à accéder à mes secrets pour me sentir bien.» Quand son père déserte le foyer, Beth Hart, 14 ans, abandonne l'