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Critique

Willy Moon en mode orbital

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Rock. Venu de Nouvelle-Zélande telle une traînée de poudre fashion, le chanteur mutant lâche son manifeste electro gospel et parle de sa mort sur le vif.
Willy Moon à Paris, le 27 avril 2012. (Photo Jérôme Bonnet)
par BAYON
publié le 7 avril 2013 à 19h36

Ennui mère de tous les vices, et versa. Il n'y a pas de meilleure raison à l'avènement du phénoménal Willy Moon (alias William Sinclair) que cette impatience magnétique qui possède le si jeune homme (23 ans). «Les idées viennent dans les deux premières minutes, tout le reste m'ennuie profondément.» Rimbaud du Harar ne dirait pas mieux.

Brelan. Soit le manifeste en vingt-neuf minutes et dix plages «Voilà Willy Moon» (Here's Willy Moon) de l'étrange Néo-Zélandais binaire que sa mère quitta à 12 ans à jamais, idem son père pour raisons professionnelles, comme lui le lycée à 16 ans, ralliant Londres deux ans plus tard depuis son îlot maori. C'est là qu'il découvre rétrospectivement les années 40 et 50, puis Berlin via l'Espagne et le Maroc, où il se met à composer, le temps d'épuiser en cinq sec le rockab et l'art contemporain avant de retrouver la City, où il clôt ses classes à 22 ans à peine en un brelan de titres hoochie coochie twist scratchés (I Wanna Be Your Man doublé de Yeah Yeah), qui fait connaître le dégingandé dansant maison (anti Gangnam Style), en prélude compressé à l'album de sortie. Top chrono, qui dit mieux ?

L'ennui, donc, comme dope du crack dans les starting-blocks : «J'ai une capacité de concentration limitée. Je ne lis même plus de livres, juste des nouvelles.» Willy Moon, se confirmant ainsi hypersensation de saison tel qu'an