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Critique

GaBLé, germe mutant

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Pop. Visite à la ferme du trio normand qui transpose sur scène «MuRDeD», un troisième CD foisonnant.
Photomontage des trois membres de GaBLé. (Photo DR)
publié le 9 avril 2013 à 19h46

«GaBLé déménage à la campagne», dit le communiqué annonçant la sortie de leur troisième album, MuRDeD. Pour un groupe qui fait ses disques à la maison, l'info est d'importance. La fois précédente, on s'était invité à Caen (Calvados) dans leur bicoque au toit pentu et à la porte toujours ouverte, encombrée d'instruments et de musiciens de passage. Désormais, c'est à 50 kilomètres de là qu'il faut se rendre, direction les collines verdoyantes de la Suisse normande et le village de Saint-Rémy-sur-Orne.

Bio. Au bout du chemin, à l'ombre d'un imposant araucaria, une maison de pierre cernée de moutons tondant l'herbe grasse. Un pressoir à cidre poussiéreux et des tonneaux encombrant le hangar, un ancien pigeonnier et une étable qu'ils projettent de reconvertir en studio. «Ça fait un break avec les tournées»,dit Mathieu, qui s'est mis à la pêche contemplative, sous les quolibets de Thomas, venu en voisin de Clécy, tandis que Gaëlle, frimousse rieuse, retourne le potager.

MuRDeD n'a toutefois rien de rustique - même s'il y a plein d'animaux dedans, que ça gazouille et bêle bizarrement, que ça saute du coq à l'âne. Aucune chance non plus d'obtenir un label bio. Ce serait même plutôt un dangereux mutant, essaimant à tout vent, générant des pollinisations croisées entre des espèces qui d'ordinaire prospèrent tranquillement sous cloche. Folk défroqué, hip-hop concassé, fanfar