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Critique

Sonic Protest brouille les pistes

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Echo. Invités de la 9e édition du festival electro rock expérimental, Jan Jelinek et Flo Kaufmann conjuguent au passé une inspiration qui questionne le présent.
Le Suisse Flo Kaufmann, "bricoleur universel". (Photo DR )
publié le 10 avril 2013 à 21h46
(mis à jour le 11 avril 2013 à 10h20)

Il ne fait pas bon organiser un festival comme Sonic Protest qui, depuis dix ans maintenant, se penche - à Paris comme à Nantes ou Bruxelles - sur les franges extrêmes de la musique et des pratiques plastiques associées. Ce n’est pas tant la crise économique qui plombe ces artistes tentant de fabriquer un rock différent, une folk reconstruite ou une électronique mutante : ils n’ont jamais gagné plus que ce qui leur permet de continuer à interroger leur époque et ils ignorent à peu près tout de la logique de rentabilité.

Non, ce qui complique la donne de Sonic Protest, c'est l'époque artistique dans laquelle le festival évolue. Embrumés par un passé devenu aussi accessible que le présent, écrasés par des décennies d'inventions avec lesquelles il leur faudrait lutter, les créateurs semblent pour beaucoup tétanisés. Ce que décrivait le critique anglais Simon Reynolds dans son ouvrage Retromania paru en 2012, dont on ne finit pas de disséquer les méandres.

Têtes explosives. Pour sa neuvième édition, ce festival autogéré par des artistes s'en fait lui aussi l'écho à sa façon. Non pas en se vautrant dans la facilité passéiste, mais en confrontant dans sa programmation les plus modernes des anciens (la pop bruitiste de The Red Krayola, les Allemands post-punk de Palais Schaumburg…) à quelques têtes explosives très actuelles : les Chinois noise de Torturing Nurse, pour la première fois en France, ou l'Anglais Cut Hands et ses per