Sous les deux mandats de Lula (2003-2009), le Brésil a multiplié les échanges avec l'Afrique. Politique qui s'est traduite au plan culturel par le festival Back2Black, à Rio. C'est là, en 2010, que le rockeur poète Arnaldo Antunes et son guitariste Edgard Scandurra rencontrent le virtuose malien de la kora, Toumani Diabaté. «Avec Edgard,explique Antunes, nous avions le répertoire d'un album que nous imaginions très sobre : deux voix, deux guitares. Après avoir découvert Toumani, nous avons voulu l'associer au projet.»
Le trio se retrouve en studio à Bamako en 2011. Premier écueil : accorder ensemble guitares (acoustiques et électriques) à 6 cordes et kora à 23 cordes. Scandurra explique : «Nos chansons privilégient les accordages techniquement simples, ré-la-mi, en général. Quant à Toumani, il écoutait la chanson et choisissait la tonalité la plus adaptée.» Le Malien ajoute : «Nos modes sont un peu comme les ragas indiens. Il suffit de trouver le bon. Par exemple, ce que vous appelez en Occident gamme égyptienne correspond à notre mode tomora.»
C'est dans ce mode qu'est jouée la chanson Cara, où le fils de Toumani Diabaté, Sidiki, est soliste à la kora. Un insolite parfum flamenco s'en échappe, pas si surprenant : Antunes a longtemps vécu avec une danseuse de flamenco. Quant à Diabaté, il enregistra en 1980 un disque phare de world music : Songhai, avec Ketama, groupe de Madrid.
Au fil de ses 14 titres, A Cur