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Libération
Critique

Steve Earle, barde blues

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Rock. Le rebelle américain blacklisté dans son pays sort son quinzième album.
Steve Earle, en février, à Paris. (Photo Bruno Charoy)
publié le 16 avril 2013 à 19h46

Quelques accords simples, comme toujours, pour habiller la voix rocailleuse d'un gars qui a bien bourlingué. The Low Highway, quinzième album de Steve Earle depuis Guitar Town, en 1986, nous transporte sur les routes américaines qu'il sillonne depuis une vie.

C'est encore l'histoire d'un pays en pleine décrépitude qu'il dépeint avec mélancolie et cynisme au son d'une guitare électrique toujours aussi grasse. Les histoires sont simples, truffées de personnages croisés au détour d'un chemin ou devant chez eux. Le voyage qu'il propose avec son groupe, The Dukes (and the Duchesses), qui n'est autre qu'Allison Moorer, sa septième femme, est très long. Comme une sorte de revue de styles passant d'un folk à l'accent irlandais à des ballades bien rondes, un peu à la manière d'un Neil Young du temps d'American Stars'n'Bars. Son blues est aussi là, fidèle, ponctué d'accordéon et de pedal steel très discrète. Avec une utilisation permanente des instruments traditionnels, tel l'inévitable banjo des plaines du Tennessee.

A 58 ans, le troubadour texan, auteur du livre I'll Never Get Out of This World Alive, ressasse toujours le monde perdu de Hank Williams. «Si Johnny Cash est un chanteur de country, alors j'en suis un aussi», rappelait-il lors de son passage à Paris, il y a un mois. L'homme qui, après le 11 septembre 2001, chantait une ode à John Walker Lindh, le «taliban américain», continue sa rébellion contre l'establishment. «Je