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Critique

Bombino, à Sahel ouvert

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Fusion. Le Touareg sort «Nomad», un souk sub-saharien entre soul et guitares rock.
Goumar Almoctar, alias "Bombino", mercredi à Paris. (Photo Martin Colombet )
par BAYON
publié le 17 avril 2013 à 19h56
(mis à jour le 18 avril 2013 à 10h40)

Voilà un petit dégoupillage rock de printemps arabe. Arabe ou pas tout à fait. Quelque chose de désertique décollant en raid Suicide kabyle pour atterrir J.J. Cale des Ajjers. Soit Bombino, soit Nomad, portant bien leurs titres, sous effigie motarde cabrée de piste brûlée, avec keffieh oriflamme. Le son trash chic trace un trait de guitare filtrée entre raï et shoegaze, entre Tinariwen blues amazigh et Hanni El Khatib rhythm'n'blues de Palestine rétrofuturiste en plein jihad US 2013.

De fait Dan Auerbach, producteur de notre caïd arabo-philippin de Californie qui lâche son deuxième coup de feu, Head in the Dirt, est celui du Nomad techno- ventilateur de Goumar Almoctar, dit «Bombino» (de bambino, bambin en latin pouilleux), à Nashville, dans son home studio de demi-Black Keys émule de Daniel Lanois ou Martin Meissonnier (1), Easy Eye Sound.

La rythmique bouclée de ce hootenanny gnawa en arpèges de musique répétitive sent son oud-derbouka chauffé à blanc de bamboula vaudou électrifiée, avec riffs orichas Voodoo Chile de dunes remix Einstein on the Beach.

Classes pastorales. Les onze plages trépidantes, sèches et coulées ensemble, de 2'30'' à 4'41'', sur le mode thème et modulations, ne ressemblent à rien de familier. Si ce n'est le style ascétique maison (en banco) du guitar hero de Tar Hani ou Adounia, rejeton branché d'Idir ou Djamel Allam. Et plus la