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Critique

Chassol, l’Inde en chassés-croisés

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Parfum. A la fois CD et DVD, «Indiamore» est un projet atypique dans lequel le pianiste français remixe les musiques et ambiances du pays, de Bénarès à Calcutta.
Christophe Chassol, à Paris, mardi. (Photo Louis Canadas)
publié le 18 avril 2013 à 20h56
(mis à jour le 19 avril 2013 à 10h09)

«Il me disait qu'il voyait la musique indienne comme deux lignes horizontales. La première, généralement jouée par un tampura, symbolisait la basse. C'était un flux, un ton, un tronc. Une racine qui définissait le point d'ancrage de l'harmonie. La seconde représentait la mélodie et ses chemins sinueux. Elle naissait de la première, lui passait dessus, dessous et, comme aimantée, revenait toujours sur elle. Il me disait qu'il voulait jouer ses accords préférés à l'intérieur des intervalles qui ressemblaient aux montagnes des Indiens d'Amérique.» Ces belles phrases ouvrent et résument Indiamore, le nouveau projet de Christophe Chassol, curieux pianiste parisien compositeur de musiques pour l'image (Sans pudeur ni morale au cinéma, la série Clara Sheller) apparu sur la scène discographique l'an dernier avec X-Pianos, une collection de DJ tools épars, de piécettes surdouées et de chinoiseries bordéliques.

Groove de chambre. Agé de 36 ans, Chassol revient ce mois-ci avec un projet qui est à la fois une suite de ces gammes et tout autre chose. Indiamore est un voyage en film et musique mêlés à Bénarès et Calcutta, au nord-est de l'Inde. Ces deux villes sont racontées au fil de séquences disjointes (projetées sur scène, visibles en DVD à côté du simple CD) dans lesquelles des musiciens présentent à Chassol la musique classique de leur pays. Manipulée, remixée et prolongée devant nos