Menu
Libération
Reportage

Disquaire day : le vinyle tourne rond dans la ville rose

Article réservé aux abonnés
Samedi, pour la troisième édition du Disquaire Day, des albums en série limitée seront mis en vente dans toute la France. Toulouse est la deuxième ville du pays en nombre de boutiques de vinyles.
(Photo Rahima AHAMADA)
par Rahima Ahamada
publié le 19 avril 2013 à 15h26

Il y a une devise chez Patrick Derrien: « Vinyle un jour, vinyle toujours ! » Et dans son magasin toulousain, un disque de Curtis Mayfield trône fièrement dès l'entrée, alors que le swing d'une compile de blues texan vous envahit les oreilles. Un arrière-goût de Houston en Haute-Garonne. Patrick est un touche-à-tout : tantôt chauffeur-livreur, tantôt critique musical. Il y a huit ans, il a ouvert sa boutique, Made in Jazz. L'industrie du disque a bien changé depuis. La faute au CD, qu'il a fallu vendre «pour rester ouvert», et au téléchargement. Mais Patrick et ses acolytes ont tenu bon. Ils ont eu raison : avec un total de huit boutiques, la ville rose se classe devant Paris en nombre de disquaires par habitant.

Ras-le-bol du MP3 !

L'effet vintage du vinyle, l'authenticité du son, y sont pour beaucoup. Voilà plus de trente ans qu'Eugène Corona-Pineda vend des disques, et il tient boutique rue des Lois depuis 1990. Lorsque le CD a tout écrasé, il a adapté son stock. Et s'était même résolu à mettre en rayon des BD, qui se vendent d'ailleurs très peu. Aujourd'hui, il constate avec plaisir que «les gens en ont eu marre du son CD et MP3… Ils se sont aperçu qu'on pouvait écouter de la musique autrement !»

Le rituel qui entoure le vinyle séduit. En inconditionnel de musique afroaméricaine, Patrick Derrien précise que la pochette de 33 tours délivre des informations de manière plus instantanée et plaisante que le livret d'un CD, «qu'on a tendance à lire une fois e